Ce titre énigmatique récèle pour moi le moment le plus important de cet après-accident. Le coup de pied au fond de la piscine pour remonter à la surface.
Un soir alors que, comme tout les autres soirs en alternance avec ma compagne, je couche notre aîné Minimagus (4 ans presque), ce dernier m'enlace avant que je n'éteigne la lumière. Et il me dit avec ses mots à lui :
Pris par surprise, j'ai encaissé sans broncher. Je lui ai fait de grosses bises et je l'ai serré contre moi en lui assurant que je l'aimais au moins autant que lui et je l'ai couché.
Et puis ...
Je me suis réfugié dans notre chambre de parent et j'ai pleuré. Comme je n'avais jamais pleuré depuis cet accident. Un torrent, un barrage qui s'effondre. Je suis dévasté par une preuve d'amour aussi immense. J'ai toujours trouvé énormément triste ces histoires d'enfants qui grandissent sans un de leur parent, voire les deux. Et voici que mon fils, la prunelle de mes yeux, a faillis connaître ce sort dramatique.
Passée cette longue émotion, je ressens une espèce de rage envers ceux qui m'ont fait subir cela. Non pas parce qu'ils ont attenté à ma vie, mais parce qu'ils ont attenté aussi à celle de ma compagne, de mes deux bambins, de mon frère, de mes parents... Quand je suis ressorti de cette chambre, je n'était plus tout à fait le même.Cette phrase qu'il a prononcé restera gravée dans ma mémoire comme celle où un enfant de 4 ans a redonné du courage et un sens à la vie de son papa de 34 ans.